Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VOYAGE AU JAPON MAI 2014
VOYAGE AU JAPON MAI 2014
Publicité
Archives
25 mai 2014

Takayama

Arrivés vendredi en milieu d'après-midi, nous avons laissé nos bagages au ryokan (auberge traditionnelle) pour faire la visite des sanctuaires et temples rassemblés en bordure de forêt, juste derrière notre hébergement. Cette ballade, très agréable, nous a permis de voir des temples de dimensions moins spectaculaires que ceux que nous avions vus auparavant mais très beaux et ornés de jardins croquignolets ("kawaï" en japonais).
À notre retour, nous avons découvert notre chambre. De style très sobre, elle était dotée d'un sol de tatamis en paille tressée, une table basse avec coussins autour, un placard dans lequel se trouvait nos yukatas (kimonos légers en coton), brosses à dents et serviettes de toilettes.
La chambre disposait en outre des WC, de la TV et d'un coffre fort pour déposer nos valeurs. Pour nous laver, on devait se rendre au Onsen à l'étage en dessous. Nous avions choisi, la formule demi-pension qui nous évitait de ressortir après le bain chaud. Finalement, ça ressemble au hammam : une fois que l'on s'est habitué à la température de l'eau, c'est un véritable espace de détente qui s'offre à nous. Donc nous avons pris le dîner sur place. C'était un vrai festin de rois : une multitude de plats, de saveurs, de textures et de couleurs. Un grand moment, comparable aux meilleurs repas des meilleurs tables d'hôtes.

########
Rubrique "Le Japon, c'est coton"
Le Ryokan permet aux Japonais de renouer avec un mode de vie ancestral et raffiné que la vie moderne ne permet plus de suivre. Ils y retrouvent tous les codes et traditions auxquels ils sont attachés.
Pour un occidental, c'est un lieu idéal pour multiplier les boulettes :
- le rituel des chaussures : on quitte les siennes en pénétrant dans le vestibule pour chausser des savates généralement trop petites (au format local quoi) qui donnent une démarche assez peu gracieuse. Arrivée dans la chambre on quitte les savates pour marcher pieds nus sur les tatamis. Pour aller aux toilettes, on renfile les savates pour les quitter aussitôt arrivés afin de passer des sandales... qu'on n'oubliera pas de retirer avant de quitter la pièce, rechausser les savates que l'on laissera quelques pas plus loin avant de s'engager pieds nus sur les tatamis (chambre et salle à manger) ou dans le onsen. À la fin, on ne sait plus sur quel pied danser (ouaf, ouaf, ouaf)

- le rituel du yukata : il y a celui de nuit et celui du jour, celui des hommes (genre toile à matelas) et celui des femmes (plein de couleurs et de motifs floraux), une ceinture avec nœud derrière pour les hommes et devant pour les femmes, éventuellement une surveste plus courte s'il fait frisquet (en feutrine) et des espèces de chaussettes qui font comme des moufles pour les pieds. Si le nœud de la ceinture tient, que tu ne marches pas sur ton yukata et que tu n'as pas oublié d'enlever les sandales des toilettes avant de t'attabler, tu as l'air d'un seigneur samouraï. Sinon, c'est yukatastrophe (re-ouaf, ouaf, ouaf)

- le rituel du onsen : le délassement dans les sources d'eau chaude sanctionne la réussite à plusieurs tests de savoir-vivre. On y entre sans savates (j'espère que c'est clair une bonne fois pour toutes), on essaye de défaire le nœud de la ceinture du yukata sans s'étouffer, on laisse choir ledit yukata ainsi que ses sous-vêtements dans un panier. Nu, on s'engage dans la pièce du onsen proprement dite avec un petit carré en éponge qui à ce moment sert à conserver un peu d'intimité, mais ce n'est pas sa fonction première. On note que la température est brusquement devenue celle de la forêt tropicale ce qui prépare (un peu) à l'opération suivante qui consiste à délibérément s'ébouillanter en se déversant sur le corps trois ou quatre seaux d'eau à 60 degrés. On pénètre alors dans le bassin d'eau (toujours à 60 degrés) pour y rester quelques minutes seulement. Et c'est vrai qu'on se ramollit très vite alors. Il faut ensuite sortir pour débuter une toilette complète et énergique à l'aide du petit carré en éponge (qui n'est donc pas qu'un cache sexe) en s'asseyant sur un petit tabouret face à une pomme de douche. On frotte, on récure, on fait briller sans se ménager (savon et shampooing sont fournis). Puis on se rince sans omettre une once de savon. Attention, c'est très important car rien n'est plus déplacé que de se remettre ensuite à l'eau avec des restes de savon sur le corps. Autant ne pas se laver ! À nouveau dans le bassin, on se détend, dans un calme monacal. On peut parfois accéder à un second bassin qui se trouve en extérieur (il y a même des petits canards pour jouer !). Après, on se rince, on se sèche (on peut aussi se raser, se peser, se passer des crèmes...), on récupère son yukata, on refait un nœud de travers, on oublie à la sortie de récupérer ses savates, on rajuste plusieurs fois son yukata qui s'ouvre inopportunément en regagnant sa chambre. On n'est pas un seigneur samouraï, mais on s'en fiche. On est zen.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité